Les toilettes.

Alors ça, c’est l’impondérable. L’imprévisible de l’accommodation. La cherry on the cupcake ou, à l’inverse, la goutte d’eau qui fait déborder la cuvette d’une piaule déjà gentiment miteuse.

Historiquement, j’ai l’impression que nos wawas à l’occidentale ne sont pas vraiment dans la culture thaïlandaise. Pas besoin d’être un bien grand Sherlock pour parvenir à cette conclusion : il suffit d’aviser le genre de mode d’emploi qui accompagne généralement lesdits wawas.

Le message est clair : il s’agit de déjouer la tentation – apparemment bien ancrée – que pourrait ressentir l’usager thaï de s’accroupir sur la cuvette (ainsi que d’en faire, au choix ou tout à la fois : sa poubelle, un astucieux support de taï-chi, son porte-chandelle ou porte-mégot ???).

La norme ici, c’est en effet le WC « à la turque ». On s’en aperçoit dans les lieux publics de type gares (évidemment pas dans les malls, où l’on pourrait passer sa journée à tester toutes les options de jets d’eau et d’air proposés par ces gogues ultra-modernes, véritables spas pour le derrière – le sp’ass, un concept à développer ? – et entrecouper ladite journée par un pique-nique à même le sol, tant celui-ci est généralement rutilant de propreté) ou dans les hébergements un tant soit peu tradis.

Si tradis que parfois – je songe notamment à notre fort modeste logis à Amphawa, repaire de touristes exclusivement thaïs du fait de son inénarrable marché flottant – le chiottard ne comporte même pas la petite douche-fesses de rigueur, celle-là même qui dispense nombre de sanitaires de fournir la moindre feuille de P-derche à l’usager, qui se retrouve ainsi fort dépourvu lorsque la bise fut venue.

A vrai dire, ce haut lieu de la méditation sur l’humaine condition s’y résumait à un trou, accompagné du dispositif de chasse d’eau traditionnel : le seau d’eau assorti de son petit bol en plastoc. Système qui ne me dérange pas plus que ça : je ne trouve pas plus cracra d’empoigner le manche d’une flush-gamelle que d’appuyer sur un bout de métal où dix millions de doigts pas très sauber ont pu se poser depuis la dernière désinfection ; en plus, l' »installation » (c’est un bien grand mot, on l’aura compris) a l’immense mérite d’être économe en eau, puisque le quidam ajuste le prélèvement au plus près de ses besoins, si je puis dire (amis de la fine allusion, bienvenue à notre festival annuel) …

Non, le vrai souci, c’est que le système de lavage était de la même eau, c’est-à-dire consistait en une vasque format baignoire au fond et parois verdâtres dans laquelle on devait prélever, toujours avec une gamelle plastoc, de quoi se rafraîchir les idées et le reste… Ça peut paraître gérable dit comme ça, mais alors il faut m’expliquer comment se laver les mains sans le secours d’un tiers (et la jurisprudence « comment se rincer les mains dans la nature à l’aide d’une bouteille d’eau judicieusement coincée entre les genoux » ne s’applique pas ici, hein : vous essaierez avec une gamelle, vous m’en direz des nouvelles…).

(Ah oui j’oubliais – peut-être parce que ça n’a rien de spécifique à la Thaïlande – : no paper in the « tollet », telle est la règle d’or du wawa de vacances !)

2 réflexions au sujet de « Les toilettes. »

  1. Si on m’avait dit que je vous retrouverai au fond du trou !! avec des sandalettes à paillettes et petits coeurs (qui doivent aller à ravir à Olivier !), bé je ne l’aurais pas cru. Et j’aurais eu tord, comme quoi !
    Bises à tous les 2 !

  2. Salut Karine, quel plaisir d’avoir de tes nouvelles ! Oui, les pluies se font un peu attendre à Bkk, j’ai hâte de rechausser mes godasses en pétrole puisqu’elles vont de pair avec un rafraîchissement de l’atmosphère ! Et toi, tu es où ? On se maile ? Grosses bises en attendant.

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